La notion du succès en entreprise évolue rapidement. La performance financière seule ne suffit plus à garantir la pérennité et la croissance d’une organisation. Aujourd’hui, la durabilité devient un facteur déterminant, porté par des attentes croissantes des consommateurs, des investisseurs et des régulateurs.
Les dirigeants doivent ainsi repenser leur stratégie pour intégrer pleinement les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Cette transformation implique non seulement une nouvelle manière de mesurer la performance de leur entreprise, mais aussi une redéfinition du rôle de leurs conseillers financiers, en particulier les directeurs administratifs et financiers (DAF) et les experts-comptables.
La pression pour adopter des pratiques plus responsables ne cesse de croître. Les jeunes générations de consommateurs favorisent activement les entreprises engagées dans le développement durable, tandis que les investisseurs intègrent de plus en plus les critères ESG dans leurs décisions d’investissement. Les entreprises qui n’intègrent pas ces réalités risquent de perdre leur attractivité et de se voir pénaliser par les marchés.
Selon Alan Fustec, président de l’agence Lucie qui délivre les labels LUCIE 26000, premier label français de Responsabilité Sociétale des Entreprises aligné sur l'ISO 26000, la RSE n’est plus une option : elle s’est même renforcée en période de crise. L’économie actuelle repose sur une empreinte écologique non soutenable, et les entreprises doivent développer des stratégies robustes pour réduire leur impact environnemental.
La théorie du donut, créée par l'économiste Kate Raworth, propose un modèle économique permettant d’allier prospérité économique, bien-être social et respect des limites planétaires. Le donut est constitué de deux cercles :
Le modèle du donut encourage les entreprises à opérer dans cet espace sûr et juste, en conciliant performance économique et impact positif sur la société et l’environnement.
Arnaud Bergero, Directeur général de Goodwill Management, explique très bien ce concept dans une vidéo Bpifrance faite à l'occasion de BIG 2024.
La comptabilité traditionnelle, axée uniquement sur les finances, atteint ses limites. Elle ne reflète pas fidèlement la valeur créée ou détruite par une entreprise sur le plan sociétal et environnemental. C’est pourquoi de plus en plus d’acteurs se tournent vers la triple comptabilité, qui intègre les performances économiques, sociales et environnementales.
Des modèles tels que la Comptabilité Adaptée au Renouvellement de l’Environnement (CARE) ou le Thésaurus Triple Empreinte permettent d’attribuer une valeur financière aux externalités positives et négatives d’une entreprise. Ce type d’outil donne aux dirigeants une vision plus précise des réalités de leur impact et les aide à anticiper les risques réglementaires et financiers.
Selon une étude de la Commission Européenne (2022), 65 % des entreprises qui ont adopté des modèles de triple comptabilité ont vu une réduction moyenne de 30 % de leurs coûts liés aux amendes environnementales et aux pertes de clients dues à une image négative.
L’avenir du pilotage d’entreprise repose sur une intégration accrue des enjeux de durabilité dans les stratégies financières et comptables. La théorie du donut offre un cadre conceptuel puissant pour aider les entreprises à opérer dans des limites soutenables.
Dirigeants, le temps est venu d’adopter une vision globale de la performance et d’impliquer vos DAF dans cette transformation. La durabilité n’est pas une contrainte, mais un levier de croissance et de différenciation pour les entreprises de demain.